Chronique du 5 décembre 2022
Les rues chinoises, iraniennes et russes se sont récemment remplies de protestations. Sans en exagérer la portée, celles-ci entrent en contradiction flagrante avec la prétention des régimes autoritaires qui les gouvernent à proposer une alternative au système démocratique. Elles montrent à l’inverse, de façons différentes, que le modèle démocratique, pour imparfait qu’il soit, est le seul véritablement compatible avec la croissance économique et au-delà, avec la conception moderne de la dignité humaine.
La société contemporaine, dans laquelle ces pays s’inscrivent de fait, est un mouvement : depuis la révolution des Lumières et celle de la croissance, dite « industrielle » etpermise par le seul capitalisme, elle est animée d’une puissante aspiration à l’amélioration matérielle des niveaux de vie et l’exercice, par les individus, du libre choix de leur existence. Son champ économique est celui d’un bouleversement sans cesse renouvelé, l’innovation venant transformer les équilibres existants et destituer les situations de rentes acquises. Elle implique une fluidité des organisations économiques et sociales. En ce sens, elle est profondément et intrinsèquement incompatible avec les modèles planificateurs.
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