Chronique du 13 juin
Tocqueville relevait que la dynamique d’égalité démocratique conduit le citoyen moderne à soutenir que « l’uniformité législative (…) paraît être la condition première d’un bon gouvernement ». Il en nourrissait l’inquiétude d’un risque d’affaiblissement de la liberté, le peuple se soumettant volontairement à un pouvoir tutélaire qui « réduit (…) chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger ». Ce raisonnement l’amenait à la conclusion suivante : « créer une représentation nationale dans un pays très centralisé, c’est donc diminuer le mal que l’extrême centralisation peut produire, mais ce n’est pas le détruire ».
Que dire, alors, d’un pays « très centralisé » où la représentation nationale n’exerce plus pleinement, par affaiblissement et renoncement, sa fonction de contre-pouvoir, au profit d’un exécutif qui, dans la Ve République issue de la réforme constitutionnelle de 1962 (instituant l’élection du Président au suffrage universel direct), concentre à l’inverse une puissance écrasante ?
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