Voici ma chronique du 21 février 2022
« Ne faut-il que délibérer, la cour en conseillers foisonne ; est-il besoin d’exécuter, l’on ne rencontre plus personne ». En racontant l’histoire de rats qui se pressent en recommandations pour prévenir les irruptions du chat Rodilardus, sans qu’aucun d’entre eux ne soit volontaire pour appliquer les mesures envisagées, la fable de La Fontaine dit déjà ce que la politique contemporaine transcrit : il est plus simple d’avoir des idées que de les mettre en œuvre.
La campagne présidentielle ne fait pas exception. A de rares (et généralement peu rassurantes) exceptions près, la bataille des idées y est pauvre, les slogans régulièrement creux tenant lieu d’approximation de programme. Les candidats proclament et promettent, réaffirmant implicitement le fantasme de toute puissance du politique qui pourrait tout, par le simple fait qu’elle veut. Qu’importe le financement, qu’importent les réactions du corps social, qu’importe le reste du monde et qu’importe la réalité complexe : par la magie de la grandiloquence politique, l’onction populaire par les urnes changera la face du monde et le cours de l’histoire.
Photo by Alvaro Reyes on Unsplash
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