Ma chronique du 8 novembre 2021
La campagne d’Eric Zemmour est un mystère : comme Donald Trump avant lui, chaque provocation semble lui profiter. Pour l’expliquer, il faut comprendre pourquoi les critiques à son encontre sont inopérantes et ce qui fait son avantage comparatif dans cette campagne.
Pour le contester, ses adversaires emploient schématiquement deux tactiques.
La première est celle de la disqualification morale, qui consiste soit à mépriser grossièrement son électorat, présenté comme un rassemblement de crédules indignes du droit de vote ; soit, de façon plus élaborée, à dépeindre le candidat sous ses pires traits – ceux-là, nombreux, qu’il a transformés en illustrations de sa liberté de ton. Le risque est qu’à trop caricaturer, les opposants ne se parodient eux-mêmes.
La seconde, plus exigeante, est celle de la réplique intellectuelle, qui consiste à déconstruire de façon méthodique les prestidigitations oratoires de l’ancien journaliste. La tâche est aussi indispensable qu’ardue, tant la matière est abondante. En général, elle gagne malheureusement en pédagogie ce qu’elle perd en efficacité.
Si ces efforts semblent vains, c’est que le succès d’Éric Zemmour s’explique d’abord par les insuffisances de ses adversaires.
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