J’ai répondu à quelques questions d’Atlantico
Atlantico : Pour Éric Zemmour, Marine Le Pen est une femme de gauche. En retour celle-ci a estimé qu’Eric Zemmour présentait des « vieilles mesures libérales », de « vieux remèdes qui ont démontré leur inefficacité », citant notamment la retraite à 64 ans. Regards ou encore Révolution Permanente, deux revues classée à l’extrême gauche ont, elles, dénoncé une candidat au programme « Ultra libéral ». Sur le fond de son programme, pour l’instant embryonnaire, Éric Zemmour est-il réellement libéral ?
Erwan Le Noan : A travers les premiers éléments de proposition qu’il avance, mais aussi à travers ce qu’il dénonce dans ses interventions, il n’apparait pas qu’Eric Zemmour puisse être qualifié de « libéral ».
Le libéralisme est une école de pensée qui a ses nuances, ses débats et sa diversité mais qui comporte quelques convictions qu’on pourrait qualifier de « fondamentales ». A ce titre, il importe de rappeler que le libéralisme n’est un dogme économique, mais une vision de la société qui place la liberté de l’individu en son cœur, ce qui implique de valoriser la société plutôt que l’Etat, d’accepter l’incertitude plutôt que le dirigisme, la diversité plutôt que l’homogénéité. Le libéralisme est donc économique, mais également et en même temps politique et social. En la matière, il semble assez évident qu’Eric Zemmour ne se rattache pas à un libéralisme politique, mais plutôt d’une forme de bonapartisme populiste qui valorise l’autorité, l’ordre, la tradition avant la liberté.
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