Chronique du 27 septembre
Au XIXe siècle, sortant d’une période de bouleversements paradoxaux, faits de guerres révolutionnaires et de renouvellement politique, quelques grands auteurs libéraux ont tenté de penser le basculement démocratique. Les années de sang qui les avaient précédés n’étaient probablement pas pour rien dans leur goût pour la modération. Parmi eux, Germaine de Staël écrivait une phrase qui trouve une résonance particulière dans notre actualité : « les passions, cette force impulsive qui entraîne l’homme indépendamment de sa volonté, voilà le véritable obstacle au véritable bonheur individuel et politique ». « Sans les passions, ajoutait-elle, les gouvernements seraient une machine ». Ce faisant, cette figure de la liberté montrait deux caractéristiques de la pensée libérale.
D’abord, sa volonté de penser la politique à partir de la réalité des hommes, laquelle implique leurs faiblesses (se distinguant en cela des idéologies comme le socialisme ou le fascisme qui visent, elles, à commander les êtres pour les changer). Comme l’écrivait James Madison, « si les hommes étaient des anges, il n’y aurait besoin d’aucun gouvernement ».
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Photo by Mattia Bericchia on Unsplash
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