Entretien avec Le Point
e 16 septembre dernier sortait le rapport du think-tank GenerationLibre sur l’université française. Ses auteurs, Florent Bayle et Erwan Le Noan, font le diagnostic sévère d’une université pleine de potentiel mais qui peine à attirer et garder ses étudiants, au détriment des institutions privées ou étrangères. Ils savent de quoi ils parlent : Florent Bayle, consultant en stratégie, est diplômé de la Toulouse School of Economics, de HEC et de la Sorbonne. Erwan Le Noan, consultant lui aussi, enseigne le droit économique en université et en grande école. Selon eux, il faut que les universités accèdent à plus d’autonomie afin de pouvoir se spécialiser et proposer des formations plus attractives et plus cohérentes avec ce que souhaitent les étudiants. Entretien.
Le Point : Vous évoquez une crise de l’université. Qu’entendez-vous par là ?
Florent Bayle et Erwan Le Noan : Notre regard est celui de personnes qui aimons le système universitaire français et avons l’habitude de travailler avec lui, sans en être des spécialistes. Et nous sommes inquiets. La crise de l’université tient à un constat simple : en dépit de ses résultats honorables (elle forme des gens talentueux, elle est réputée), elle s’inscrit dans une dynamique négative qui porte en elle une crise économique, sociale et politique.
Premier élément de la crise : les élites économiques et politiques ne s’intéressent pas à l’université (ni à la recherche), notamment parce qu’elles ne sont pas passées par là. Il en ressort un immense malaise dans le monde universitaire. Lors de notre enquête, nous avons été frappés par la violence du ressentiment à l’égard des dirigeants nationaux, par le niveau d’inquiétude, par l’ampleur du découragement. Notre publication propose à l’inverse de faire le pari de la confiance et de l’autonomie sur tous les plans : financier, scientifique, éducatif, patrimonial, etc.
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Photo by Brett Jordan on Unsplash
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