Chronique du 29 août 2021
Il est de bon ton en France d’affecter une forme de dédain pour tout ce qui est matériel. En politique, taper sur les riches est une facilité au succès assuré. Dans l’entreprise, il est désormais presque vulgaire de prétendre rechercher le profit : seule compte la contribution à la paix et l’harmonie sur la planète. Ce discours est une vaste hypocrisie.
D’abord, parce qu’il est facile de prétendre n’avoir besoin de rien quand on a potentiellement déjà tout. Il faut être bien fortuné pour mépriser l’argent. Cette fortune peut être matérielle : combien voit-on d’appels à la redistribution autoritaire qui émanent de tribuns prospères ? « Charité bien ordonnée commence par soi-même », disaient nos grands-mères : au lieu de réclamer de partager l’argent des autres ou d’attendre d’y être contraints, que ces nobles bienfaiteurs redistribuent spontanément leur propre revenu. La création d’un impôt volontaire, permettant à chacun de donner plus que ce que lui réclame l’administration fiscale, assortie d’une publication des noms des généreux donateurs au JO (comme le fit le Cartel des gauches en 1926), pourrait être une proposition pour 2022.
Lire la suite
Répondre / Commenter