Voici le texte de ma chronique dans L’Opinion du 17 mai 2021
La France est un pays égalitaire : les inégalités y sont restreintes (plus qu’en Allemagne ou en moyenne dans l’Union européenne et la zone euro), grâce à un effort de redistribution important. Elle est aussi un pays injuste. Les deux institutions qui devraient promouvoir la mobilité n’y parviennent pas.
L’école, d’abord, est celle de l’OCDE où la réussite est la plus corrélée à l’origine sociale des élèves (seule la Hongrie fait pire) : les enfants d’enseignants puis ceux des milieux favorisés, qui sont ceux qui ont accès aux bonnes informations, connaissent des parcours bien plus favorables que ceux de familles modestes ou de zones géographiques désavantagées.
Les chiffres sont éloquents. Les enfants d’enseignants réussissent leur brevet à plus de 97 % ; ceux d’ouvriers à 82 % et ceux d’inactifs à 75 %. Un élève de sixième de l’académie de Guyane à 37 % de chance d’avoir le bac ; un de Besançon, 53 % ; et un de Paris, 73 %. En 2019, la part d’élèves de sixième éprouvant des difficultés en français et mathématiques était considérablement plus élevée dans les quartiers.
Et que dire de l’enseignement supérieur, les meilleurs élèves et ceux qui le peuvent se tournant vers les filières sélectives ou l’étranger pour échapper à l’université, laissée dans une forme d’abandon politique ?
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