Texte paru le 16 février 2021
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux à la rentrée 2020, Jean-Luc Mélenchon accusait le gouvernement de Jean Castex d’une forme de stratégie cynique qui conduisait à baisser les moyens de l’école pour que celle-ci se retrouve dans l’impossibilité de remplir sa mission, conduisant en conséquence les parents à fuir vers le secteur privé. Pour le leader de La France insoumise, la conclusion de stratégie ourdie par Jean-Michel Blanquer était évidente : « La privatisation de l’école avance à toute vitesse. »
L’affirmation est forte, mais elle mérite probablement d’être confrontée à la réalité. D’abord, si le secteur privé progresse, ce n’est certainement pas rapidement : entre 2010 et 2019, le nombre d’élèves accueillis dans le premier degré privé a augmenté de 45 000, représentant 13,4 % du total (public + privé) en 2010 et 14,01 % en 2019 ; dans le même temps, le nombre d’élèves du premier degré du public a baissé de 5 900 (la progression a été plus sensible dans le privé hors contrat, passé de 15 600 élèves en 2010 à 50 300 en 2019). Dans le second degré, c’est le public qui a progressé depuis dix ans : ses collèges et lycées ont gagné plus de 234 000 élèves (le privé, un peu moins de 67 000). À plus long terme, l’évolution n’est pas radicale : en 1995, le second degré public scolarisait 80 % des élèves, contre 78,7 % en 2019 (et un peu plus de 73 % à la fin des années 1950). Ensuite, les évolutions budgétaires ne corroborent pas la thèse du député de Marseille : les dépenses par élève, par exemple, ont considérablement crû depuis les années 1980.
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