Chronique du 16 février 2021. Quelques réflexions sur la méthode de la réforme, dans la continuité de travaux précédents
A l’approche des prochaines présidentielles, les candidats vont fleurir, qui pour promettre le Grand Soir, qui encore pour révolutionner le modèle français. Ni l’un ni l’autre ne conviennent car réformer un pays, son Etat, est avant tout une question de méthode, et non de posture, écrit Erwan Le Noan.
Les signes qu’une échéance électorale majeure s’accumulent : la majorité et le Rassemblement national fourbissent leurs armes en vue de leur duel annoncé ; les autres partis cherchent désespérément un candidat. Les programmes et les projets viendront ensuite ; pour le moment, il faut se contenter de quelques éclats médiatiques.
Lacunes de l’Etat providence
A bien y regarder, les Français ne souhaitent pas renverser la table : le système qui leur est proposé leur garantit un niveau de vie de qualité et une protection sociale étendue. Plus lucides qu’on ne le dit, ils ne sont pas réfractaires au changement : ils savent que notre Etat providence, dont les lacunes sont ressorties dans la crise sanitaire, doit s’adapter pour rester performant et relever des défis de soutenabilités financière et environnementale. C’est précisément l’incapacité des gouvernements successifs à apporter les amendements considérés comme nécessaires et raisonnables qui nourrit l’exaspération.
S’il existe des nuances et si les arbitrages peuvent varier, les réformes économiques à mettre en oeuvre pour préserver le modèle français sont connues. En 2004, Nicolas Sarkozy avait fait du rapport Camdessus son « livre de chevet ». En 2008, le rapport Attali lui avait donné de nouvelles perspectives. Les institutions internationales, les administrations et les think tanks ont depuis produit rapports et recommandations. Les idées ne manquent pas. C’est la mise en oeuvre des réformes qui faillit.
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