Voici le texte de ma chronique du 20 juillet 2020.
Le 15 juillet, comme on s’y attendait, le Premier ministre a défendu la « France du bon sens et de la raison ». Dans son discours, Jean Castex a laissé transparaître sa vision de l’économie par petites touches : elle semble traditionnellement conservatrice (donc peu libérale), c’est-à-dire fondamentalement organisée autour de et par l’Etat, mâtinée d’un souci de permettre la croissance des entreprises afin de faire rayonner le pays. Cela correspond, sans grande surprise, aux convictions de l’immense majorité du spectre politique français. Ce faisant, Jean Castex confirme que la priorité de son gouvernement n’est pas à la « transformation » économique, mais à la politique, dans la perspective de la présidentielle.
Considérant que « la crise a aussi souligné les faiblesses de notre économie », le Premier ministre s’est désolé de ce que « nous avons atteint un niveau de dépendance qui n’est pas raisonnable », car notre « appareil productif [est] incapable de pourvoir à nos besoins en biens et ressources stratégiques ». Ces affirmations mériteraient d’être discutées. D’abord, il n’est pas évident que le constat soit juste : la crise a probablement montré que nous avions mal géré les stocks de masques et qu’il fallait en importer en urgence, mais cela n’est pas réellement de nature à faire vaciller un modèle économique fondé sur le libre-échange. Ensuite, il reste à déterminer ce que sont, en dehors du champ militaire, ces besoins stratégiques non pourvus – et surtout dans quelle mesure la France pourrait trouver une forme d’autosuffisance pour les produire…
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