Voici ma chronique du 3 février.
Le chant « Rule Britannia » clame, à son refrain : « Règne, Britannia ! Règne sur les flots ! Jamais, jamais, jamais les Britanniques ne seront des esclaves ! » Il y a fort à parier que quelques « Brexiters » ont dû, ce week-end, fredonner cet hymne patriotique que nos amis d’outre-Manche entonnent en chœur chaque année au Royal Albert Hall lors de la « night of the proms ». Le moment est pourtant si triste pour l’Europe, non seulement comme construction institutionnelle, mais aussi comme réalité historique et culturelle : si l’Union européenne perd un membre, c’est en réalité toute l’Europe qui se fissure un peu.
La relation des Britanniques à « Bruxelles » est complexe. Le Royaume-Uni était un membre capricieux et difficile qui, comme son voisin français d’ailleurs, est si attaché à son identité exceptionnelle et si conscient de son histoire (oubliant trop souvent de la reléguer à la place qui lui appartient : le passé), qu’il ne tolère pas de n’être qu’un partenaire parmi d’autres.
Une analyse trop rapide pourrait conduire à se réjouir de ce départ : débarrassée de sa plus forte tête, l’Union européenne pourra enfin avancer. Rien n’est moins sûr, car le Brexit est autant un révélateur des illusions britanniques que des faiblesses de la construction communautaire.
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Photo by Sabrina Mazzeo on Unsplash
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