Merci à Christophe De Voogd qui nous fait l’amitié de citer notre note dans son entretien de rentrée pour Atlantico
Extrait
Atlantico : La rentrée approche et avec elle les premières échéances électorales, à commencer par la primaire à droite. D’autres viendront dans les mois à venir, et notamment la présidentielle de 2017. Ces échéances ne risquent-elles pas de faire de l’année 2016-2017 une année pour rien, où tout le monde sera seulement accaparé par ces échéances ?
Christophe de Voogd : C’est la question institutionnelle du quinquennat et de son rythme rapide qui rend en théorie la dernière année peu productive car captive des échéances. Mais il ne s’agit nullement d’une loi d’airain. Tout dépend d’abord de la conjoncture politique dans cette dernière année : François Hollande est clairement handicapé par l’absence de majorité alors que Nicolas Sarkozy et ses prédécesseurs pouvaient encore « fonctionner » au même stade. La vraie question est celle du bon tempo de l’action gouvernementale pendant 5 ans.
Une étude récente de la Fondation pour l’innovation politique (Gouverner pour réformer : éléments de méthode) étudie cette question de très près. Les auteurs, Erwan Le Noan et Mathieu Montjoin, démontrent, aussi bien par la théorie que par les exemples historiques, que des réformes pensées et annoncées AVANT l’élection et mises en œuvre sur tout le mandat avec un temps fort au début, avaient toutes les chances de réussir. Bref, tout le contraire de ce qu’a fait François Hollande, qui a commencé timidement à réformer au bout de deux ans et demi, en détricotant ce qu’il avait fait après son élection : cf. le pacte de responsabilité et le « yoyo » fiscal. En ce sens, c’est tout le quinquennat actuel qu’il faut qualifier (comme le deuxième de Jacques Chirac au demeurant) de « quinquennat pour rien ». A ceci près : les Français sont peut-être vaccinés des archaïsmes qui dominaient jusqu’ici la gauche française.
Répondre / Commenter