Macron sur les salaires des patrons : « C’est de l’esbroufe », estime Erwan Le Noan

Papier publié par Europe 1 le 4 mai 2016

Pour le consultant en stratégie Erwan Le Noan, Emmanuel Macron a raison de fustiger le vote du conseil d’administration sur le salaire de Carlos Ghosn. Mais menacer de légiférer n’est pas sérieux, selon lui.

INTERVIEW -Faut-il légiférer pour encadrer le salaire des patrons du CAC 40 ? Emmanuel Macron a menacé de le faire, mardi, après que le conseil d’administration de Renault a validé la rémunération de Carlos Ghosn, contre l’avis des actionnaires du groupe. Sur le fond, Erwan Le Noan estime que le ministre de l’Économie « a raison ». Mais dans les faits, « c’est de l’esbroufe », a souligné le consultant en stratégie au micro d’Europe 1 mercredi.

Plus de pouvoir aux actionnaires, pas à la loi. Esbroufe, car le ministre de l’Économie « n’a pas dit sur quoi il allait légiférer ». « Va-t-il faire une loi pour limiter les rémunérationsdes grands patrons ou pour obliger les conseils d’administration à suivre l’avis des assemblées générales [d’actionnaires] ? C’est très différent », a noté Erwan Le Noan. Selon lui, il est nécessaire de limiter les salaires, mais cela ne peut pas passer par une loi. « L’assemblée générale des actionnaires doit avoir un vrai pouvoir. Il faut [qu’il soit impossible] de contourner leur décision », estime le consultant. Et ce, car une entreprise vit grâce aux capitaux de ses actionnaires, qui en deviennent donc de facto les propriétaires. « Après tout, c’est à eux de dire ce qu’ils veulent », a pointé le consultant.

« Sans loi, rien ne sera jamais fait » pour Gérard Filoche. Un avis que ne partage pas du tout Gérard Filoche, membre du bureau national du Parti socialiste. « Sans loi, rien ne sera jamais fait », a déclaré l’ancien inspecteur du travail sur Europe 1. Lui prône de limiter les salaires des grands patrons à vingt fois celui de leurs salariés. « Aucun humain, quel que soit son talent, ne mérite de gagner plus de vingt fois plus qu’un autre. » Et qu’on ne lui dise pas qu’une telle mesure ferait fuir les entrepreneurs. « Les capitaux sont déjà tous à Panama. Si [les patrons] s’en vont, qu’ils s’en aillent. On nommera le numéro 2 ou le numéro 3 et les entreprises marcheront bien car on n’a pas besoin de dictateurs. »

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