Manuel Valls vient donc de céder devant quelques jeunes militants, apparatchiks caricaturaux… L’image est douloureuse pour qui avait encore un peu de respect pour la fonction de Premier ministre.
Désormais, tout le monde sait qu’il suffit de s’agiter dans la rue pour que le gouvernement plie et courbe l’échine. Le bilan réformateur de cette seconde moitié de mandat n’est pas glorieuse.
Elle ne l’est particulièrement pas pour les jeunes. Car au final, François Hollande aura fait adopter deux mesures idéologiques qui nuisent à l’emploi des jeunes :
- d’abord, il a contraint le nombre de stagiaires qu’une entreprise peut recruter (voir ici);
- ensuite, il vient donc d’annoncer qu’il taxera plus les CDD.
Dans les deux cas, l’idéologie est la même : » le stage et le CDD sont « précaires », donc il faut qu’ils disparaissent. La manière la plus efficace étant, c’est bien connu, l’autoritarisme dirigiste. Hop, un coup de baguette législative ou un peu de potion fiscale, et le tour est dans le sac ».
Sauf qu’en pratique, ces mesures ont – et auront – l’effet inverse du but recherché. Le développement des CDD et des stages ne sont pas les causes de la précarité de l’emploi, ils sont les conséquences des rigidités du marché du travail !
Si les entreprises ont recours au CDD, c’est qu’il est parfois trop lourd d’embaucher un salarié en CDI (coût, risque d’erreur, etc.). Le CDD se développe précisément parce que le CDI est trop rigide. Si les entreprises ont recours au stage, c’est parce qu’il est également parfois trop lourd d’embaucher un étudiant, qui n’a pas les compétences requises, souvent, pour exercer encore l’emploi proposé.
La loi sur les stages a eu un effet immédiat : les entreprises sont désormais plus exigeantes quand elles recrutent des stagiaires. Elles ne peuvent pas se tromper car leur recrutement est contingenté. La taxation des CDD aura le même effet. Seuls les plus « performants » resteront dans le système, les autres en seront toujours plus écartés. Avec les compliments du gouvernement (et un chèque cadeau).
En accroissant la rigidité du marché du travail, François hollande ne le sécurise pas, il le précarise ! non seulement il n’a rien fait pour l’emploi, ni pour l’emploi des jeunes, mais en plus il leur nuit…
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