Selon une étude Oxfam publiée ce jour : les 62 personnes les plus riches du monde ont un niveau de richesse équivalent au 50% des plus pauvres. De toute la planète.La première réaction, c’est : WOW !
Implicitement, le message d’Oxfam est : » ce n’est pas normal « . Plus précisément, c’est probablement : » ce n’est pas juste « . Et c’est d’ailleurs comme cela qu’il sera interprété et retranscris par les média.
Est-ce si sûr ?
Oxfam utilise le classement Fortune des plus riches (disponible ici). A peu de chose près, c’est le même que le classement de Bloomberg (disponible ici), même s’ils diffèrent l’un et l’autre.
L’avantage du classement Bloomberg en ligne est qu’il permet de classer très facilement les richesses selon divers critères dont celui qui permet de savoir si elles sont héritées ou « self-made ».
Guess what ? Sur les 100 premiers milliardaires du monde, 69 sont des « self-made » (voir ici).
L’ère économique que nous connaissons est même, à certains égards, plus juste : elle organise une plus grande mobilité des richesses, remettant en cause les héritages et les positions trop installées. Une étude publiée par le journal de l’Université de Chicago l’avait montré: en 2011, environ 32% des riches de la liste « Forbes 400 »* venaient d’une famille riche, alors que c’était le cas de 60% d’entre eux en 1982. En 1982, comme en 2011, ils étaient environ 20% a avoir grandi dans un milieu pauvre. En fait, les riches viennent majoritairement des classes moyennes aujourd’hui. Une étude Barclays avait également montré que l’entrepreneuriat est la voie de la richesse.
L’étude Oxfam confond deux choses : les inégalités et les injustices. S’il est injuste qu’une partie du monde reste dans la pauvreté, l’est-il que d’autres réussissent jusqu’au ciel ?
Complément 1 : une critique de la méthodologie employée par Oxfam, visiblement contestable (IEA)
Complément 2 : parmi les 10 premiers des milliardaires les plus riches du classement Bloomberg, aucun n’est un rentier ; 2 ont moins de 50 ans (l’âge moyen est de 62 ans) ; 5 sont dans les nouvelles technologies
* il s’agit des fortunes américaines