Première d’une chronique hebdomadaire sur Atlantico
Cette nouvelle rubrique s’intéressera aux « nouveaux entrants » sur le marché, à leurs dynamiques innovantes et aux obstacles qu’ils rencontrent.
économie est en train de changer. Les start-ups surgissent un peu partout avec des nouveaux projets. Les tendances de consommation évoluent, tout comme les habitudes de production et de distribution. Les nouveaux entrants viennent, par centaines, bouleverser un écosystème installé. Certains sont des géants, comme Facebook ou Apple, mais ils révolutionnent nos quotidiens. D’autres sont des nains, encore en phase de développement, mais ils ont la ferme intention de changer nos vies, dans quelques uns de leurs détails ou dans leur globalité.
Ces nouveaux acteurs remettent en cause les situations acquises et secouent la vie tranquille des industries d’hier, rentières ou tout simplement dépassées. Ils se heurtent à des réglementations issues de l’ancien temps, inadaptées, rigides qui constituent de véritables obstacles à leur développement.
Les transformations à l’œuvre ne sont pas uniquement économiques. La dynamique d’internet irrigue une révolution au cœur de l’ensemble de nos modes de vie, sans que l’on sache bien si elle en est la source ou simplement un révélateur. Désormais, chacun peut « faire » de chez lui (les makers) : fabriquer ses drones, produire sa bière et bientôt imprimer en 3D les jouets de ses enfants. Désormais, les individus sont plus libres et autonomes et le travail moins contraint (c’est dans cette logique que s’inscrivait l’auto-entrepreneur). Ils ont accès des milliards de données et choisissent leurs achats et leurs sociabilités. Désormais, des cours sont proposés en ligne, avec les MOOCs ou la Kahn Academy. Désormais, la monnaie virtuelle Bitcoin devient un moyen de paiement. Notre univers change.
Face à ce raz-de-marée d’innovations, le monde d’hier chancelle. Mais il résiste, souvent avec le souci de préserver son confort au détriment de la croissance et du progrès économique. Soumis à cette pression émulatrice, le système craque et révèle ses failles sous leur pire jour : les mastodontes capitalistes du passé mobilisent leurs réseaux de connivence pour bloquer, réglementer, taxer. L’Etat, qui ne comprend pas grand chose à ce qui passe, qui ne cesse de vouloir saisir la multitude par une règle unique, est trop heureux : réguler est son leitmotiv.
Bien sûr, le monde numérique n’est pas rose. Les évaluations biaisées de faux internautes posent problème (des sites viennent d’être condamnés aux Etats-Unis). Le respect de la sphère privée suscite des angoisses (comme PRISM vient de le rappeler). Mais bien souvent, « réguler internet » n’est qu’un habit moral à une forme plus ou moins light de censure, à une volonté de préserver des rentes. Bien souvent aussi, les réglementations d’hier se révèlent dépassées.
Les exemples sont légions. Les lobbies de taxis renforcent leur forteresse, en obligeant les « VTC » (Uber et autres) à n’accepter la clientèle que dans des conditions suicidaires. Le monde de la culture, si progressiste, s’agite pour ralentir l’arrivée de Netflix qui redistribuerait les revenus dont il se gave. Quant aux sites de partage comme AirBnB, leurs solutions rencontrent un succès énorme, mais ils se heurtent à des lois d’un autre temps. Il faut dire que les députés UMP, soutenus par leurs collègues de gauche, semblent plus obsédés par leur quête de moyens pour pénaliser Amazon ; un vrai concours d’obstacles réglementaires et fiscaux !
Cette chronique tentera de présenter et comprendre toutes ces dynamiques. En espérant qu’elle contribue à rendre l’économie encore plus pétillante !
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