Le Président de la République a prononcé un long (très long) discours sur la Refondation de l’Ecole, dans lequel il reprenait les conclusions de la « Concertation« . Comme toujours, on court à l’échec …
On court à l’échec car revoilà un Gouvernement qui prétend apporter des solutions uniques à la pluralité des problèmes que rencontre l’Ecole. Au fond, qu’importe le contenu de ses propositions (au demeurant très discutables). Car comment peut on imaginer un système qui fonctionne de manière aussi rigide et uniforme en ayant à la fois autant de salariés et en s’adressant à autant de public ? C’est tout à fait absurde. En l’occurrence le précédent Gouvernement (Fillon) faisait à peu près la même chose. A peine avait il esquissé un début de commencement sur l’autonomie avec les programmes ECLAIR.
Une solution simple serait de décentraliser tout ce fonctionnement, en incitant les acteurs à être performants. On pourrait vouloir tout privatiser. Laissons les acteurs se débrouiller un peu comme ils le veulent. Mais il y a mieux : la nationalisation. Ou plutôt, sa nationalisation nouvelle formule. Je m’explique.
Laissons d’abord tous les établissements se gérer comme ils l’entendent. En leur fixant seulement des objectifs de résultat. Ceux qui échouent à remplir leur contrat (par exemple: avoir 99% de lecteurs fin de CM2) seront fermés. Les enseignants seront évalués aussi avec des critères de résultats, propres à chaque établissement (ou académie, à voir). Pour les infrastructures, laissons faire appel au financement privé. Bref, mettons un peu de gestion performante dans ce secteur qui en manque cruellement.
Laissons ensuite les parents choisir librement leur établissement. Pour cela, donnons leur un « droit à l’éducation » (sous forme de chèque) pour chacun de leurs enfants. Ce droit leur ouvrira la possibilité d’inscrire leur enfant dans l’établissement de leur choix (sous réserve de places). Ceux qui veulent que leur petit aille dans une école à l’ancienne le pourront, ceux qui veulent aller dans une école innovante le pourront aussi ! Le chèque ouvrira, pour l’établissement un financement public : plus j’ai d’élèves, plus je suis financé. Ce qui incitera donc à attirer les élèves, c’est à dire notamment à avoir de bons résultats … On peut meme imaginer un « bonus » pour les élèves venant de quartiers difficiles. Les établissements auront meme intérêt à ouvrir dans ces dernières zones, puisqu’ils seront assurés d’un financement par l’Etat.
Car là est la nationalisation : désormais, le financement public sera généralisé. En réalité, me direz vous, c’est déjà quasiment le cas, l’enseignement sous contrat bénéficiant d’un financement public. Certes. Mais cette proposition introduit la souplesse et ouvre le bénéfice du choix (y compris privé) à toutes les familles et pas seulement les plus riches.
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